Auteur/autrice : S.B.

Par Slim BEN YOUSSEF Il existe, au Sud de la Tunisie, une clarté qui n’appartient qu’à lui. Dans les villages berbères, la lumière façonne les gestes, les pierres, les voix, les saisons. Chenini, Douiret, Guermassa, Ghomrassen, Beni Khedache, Ksar Hallouf, Toujane, Matmata, Tamezret, Taoujout et Tamaghza forment un chapelet de hauteurs, d’ergs, de vallées et de plateaux où l’on comprend que le pays possède une sagesse minérale. Ces villages racontent une manière d’habiter le monde avec justesse : architecture troglodyte adaptée aux étés de braise, citernes creusées dans la roche, ksours alignés comme des bibliothèques de pierre, agricultures patientes, hospitalités…

Lire la suite

Par Slim BEN YOUSSEF La chanson remonte comme une source, un appel du Sud qui ramène à l’essentiel. Là-bas, le pays s’ouvre sur une lumière de plénitude, large et calme, douce et souveraine. Le désert porte une sagesse ancienne – quasi immémoriale. Le temps y glisse avec une lenteur grave ; le sable y réécrit chaque jour la courbe du monde ; le sirocco y cisèle des formes vivantes. Les ergs suivent la marche séculaire du désert : ils changent de place avec la patience du vent, glissent dans la lumière comme des mirages devenus matière. Les palmeraies veillent en…

Lire la suite

Par Slim BEN YOUSSEF Voici l’idée première : la Tunisie a besoin d’un désir collectif de beauté, d’un projet de civilisation par la joie. Le bonheur, d’abord, est affaire de conviction, de mouvement et d’éducation du regard. Que s’éteigne l’époque des lamentations, et que vienne le temps du recommencement. Terre de lumière et de vent, ce pays doit retrouver le goût du jour, l’allégresse de créer, la confiance du geste, la certitude d’avancer. La joie, écrivait Spinoza, accroît notre puissance d’agir : une énergie d’existence qui transforme tout ce qu’elle touche. Notre renaissance commence ici : dans cette force tranquille…

Lire la suite

Par Slim BEN YOUSSEF Il faut désormais penser ceci : ce qui s’élève du Sud n’est plus un cri isolé, mais une cause que tout un pays reprend. Ce qui semble n’être qu’un épisode local à Gabès se transforme en respiration nationale. Citoyens, chercheurs, artistes, enseignants, journalistes, activistes — une jeunesse entière — rappellent que l’écologie ne relève ni de la mode ni du baratin, mais de la conscience. Ils manifestent avec patience, créent avec ferveur, dénoncent avec dignité. Dans l’asphyxie, ils inventent une manière tunisienne de préserver la vie, et peut-être même, à travers elle, de réinventer la République.…

Lire la suite

Par Slim BEN YOUSSEF Retenons ceci : le sport est un forgeron. Il façonne les forces vives, aiguise les volontés, alimente les économies. Un stade qui s’élève, et une ville respire. Un centre de formation qui s’ouvre, et une jeunesse réapprend l’horizon. Une arène qui rassemble, et une communauté bat à l’unisson. Et déjà, sur le terrain, le forgeron s’anime : les Aigles de Carthage s’envolent vers le Mondial 2026. Une qualification qui dépasse le sport, rappelant à la nation que l’effort collectif ouvre toujours les portes du monde. La Tunisie a déjà su tremper son acier. El Menzah dans les…

Lire la suite

Par Slim BEN YOUSSEF Dans les petits ports, la mer se tait en bleu, et ce silence est un travail. Les barques peintes patientent comme des bêtes assoupies : felouques dociles, coques animales. Les filets pendus aux murs, lacérés de sel, sont des étoffes sacrées. Des doigts recousent, sachant que chaque maille est assiette, vin, avenir. Dans les criques de Sidi Mechreg, de Sidi Daoud ou de Kerkennah, la pêche artisanale palpite : souffle, mémoire, patience. Les petits pêcheurs avancent de nuit, guidés par la lune, portés par le courant et la foi. Un éclat de veille, une étoile, un…

Lire la suite

Le service de radiologie de l’unité de chirurgie multidisciplinaire ‘Les Aghlabides’ vient d’être doté d’un scanner multi barrettes .un renfort médical de taille qui rapprochera ce service aux patients ,dans l’attente de l’arrivée d’une IRM et pourquoi pas d’un service nucléaire pour la pratique de la scintigraphie qui améliorera les diagnostics . Notons qu’un service médical à distance a vu le jour dans le Kairouannais, Celui-ci offre depuis quelques jours des examens médicaux à distance effectués par des médecins généralistes et des spécialistes en endocrinologie et par conséquent évite aux patients des déplacements difficiles et couteux au chef-lieu Kairouan. Environ…

Lire la suite

Par Slim BEN YOUSSEF Il faut considérer ceci : tout citoyen qui franchit la porte d’un service d’urgence doit être pris en charge immédiatement, sans préalable administratif ni exigence financière. À l’hôpital, le premier geste doit être médical, non bureaucratique. Recevoir, examiner, soigner : telle est la séquence juste. La vie s’impose, sans condition, sans délai, sans calcul. C’est la règle élémentaire d’un État qui se veut social. Les incidents récents, à Gafsa et ailleurs, ont révélé des scènes indignes : un paiement exigé avant un soin, un formulaire réclamé avant un souffle. Là où l’ambulance se gare, la paperasse s’installe. Le…

Lire la suite

Par Slim BEN YOUSSEF Dans les films de Ken Loach, les réunions ne sont jamais spectaculaires. Pas de musique héroïque, pas de tribune enflammée. Des voix qui se chevauchent, des mains qui noircissent des listes, des regards fixés sur la marge du possible. Tout se joue dans le froissement des papiers, la moiteur d’un vestiaire, l’odeur du café renversé sur un procès-verbal. Chez Loach, le syndicat est colonne vertébrale : discret, vital, indestructible. Il maintient les corps droits, ensemble, même sous le poids du monde. En Tunisie, cette colonne vertébrale a un nom : l’UGTT. Née dans la lumière crue…

Lire la suite

Par Slim BEN YOUSSEF Certains communiquent, ces jours-ci, à grands renforts de vertus sur un événement baroque. Dans les chancelleries occidentales, on promet de « reconnaître » la Palestine comme on reconnaît un cadavre à la morgue : trop tard, trop propre. On dégaine des communiqués comme on colle des pansements sur des membres arrachés, ou des certificats de naissance sur des enfants déjà ensevelis. On reconnaît un État comme on absout un crime : sans justice, sans scrupule, avec un sang-froid confondant. Gaza brûle. Gaza meurt. Gaza se dilue dans les décombres. Et pendant que les chancelleries polissent leurs…

Lire la suite