L’association Aswat Nissa a présenté, ce mercredi 31 mai, deux études sur la cyberviolence exercée sur les femmes activistes et la santé mentale des activistes au sein de l’espace civique tunisien. Parmi les recommandations phares : ces études, lancées en collaboration avec l’organisation OXFAM, ont appelé à la promulgation d’une loi qui incrimine la cyberviolence basée sur le genre, soulignant l’impératif de définir la cyberviolence dans la loi numéro 58 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes

Lors de son mot inaugural prononcé à l’occasion de cette journée d’étude, la directrice exécutive de l’association Aswat Nisaa, Sarra Ben Saïd, a indiqué que les femmes actives dans la société civile sont confrontées à d’intenses actes de cyberviolence, soulignant que les violences exercées contre les femmes dans les espaces virtuels représentent une perpétuation et une consécration de la violence basée sur le genre existant dans le monde réel.

« Aswat Nissa s’engage à assurer un espace civil sûr et libre basé sur le principe du respect des droits humains, et ce, en collaboration avec ses partenaires, les activistes et les diverses parties prenantes faisant partie des différentes entités gouvernementales et non-gouvernementales à l’échelle locale, nationale et mondiale », a-t-elle notamment expliqué.

Et d’ajouter : « La diffamation, les insultes, les menaces, le dénigrement et l’usage de certains contenus et expressions visant à compromettre la dignité des femmes font partie des violences subies par les femmes activistes dans l’espace virtuel. En organisant cet événement pour présenter deux études autour de la cyber-violence exercée contre les femmes activistes et les moyens de préservation de la santé mentale des activistes, nous visons à ouvrir la voie à une discussion ou une réflexion collective où l’importance de la santé mentale des activistes soit abordée de manière approfondie, tout en tenant en considération le rôle que les composantes de la société civile puissent jouer à cet égard ».

Par ailleurs, la sociologue Féthia Saidi a indiqué au cours de cette journée d’étude que l’impunité est l’une des causes de la recrudescence de la violence basée sur le genre, ajoutant que la cyberviolence n’a pas été mentionnée dans la stratégie nationale de la cybersécurité (2020-2025). Elle a notamment recommandé l’organisation de plusieurs campagnes de sensibilisation pour prévenir les dangers de la cyberviolence et diffuser la culture de la non-violence et l’éducation aux droits de l’homme, ainsi que la mise en place d’un observatoire de la cyberviolence.

Rym