Le collectif de défense dans l’affaire de complot contre l’Etat, a affirmé, dimanche que le parquet s’est contredit dans sa déclaration de la veille, en réfutant l’accusation d’espionnage portée contre ses clients dans la mesure où les diplomates étrangers accrédités à Tunis ont été innocentés de tout complot contre l’Etat, la même accusation attribuée aux personnes arrêtées. Dans une déclaration publiée dimanche, le collectif appelle à la libération immédiate des dirigeants politiques détenus dans le cadre de cette affaire et à classer toutes les accusations contenues dans le dossier.

La défense fait observer, dans ce sens, que d’un côté le parquet accuse ses clients d’avoir entretenu des intelligences avec une puissance étrangère en vue de l’engager à entreprendre des hostilités contre la Tunisie sur le plan diplomatique et de l’autre côté, il innocente les diplomates étrangers de toute implication dans cette affaire. Le collectif a critiqué la politique de deux poids deux mesures du parquet qui a déchargé les diplomates étrangers pour « préserver l’intérêt du pays ».

Le parquet a gardé le silence près de deux mois depuis la vague d’arrestations et n’a pas pensé à éclairer l’opinion et à répondre aux preuves qui sont venues confirmer le non-fondé des accusations, selon le texte de la déclaration. Et d’ajouter que les juges en charge de l’affaire travaillent sous la menace, ce qui est loin de garantir les conditions d’un procès équitable, lit-on de même source.

Pour le collectif de défense, l’attitude du parquet montre que le pouvoir politique utilise l’action diplomatique « légale et habituelle » pour porter un coup à l’opposition en montant une affaire politique de toutes pièces, nuisant sensiblement à l’indépendance de la Justice. Voilà qu’aujourd’hui, le parquet fournit dans sa déclaration, la preuve de l’innocence des personnes arrêtées pour complot contre la sureté de l’Etat.

Samedi, la porte-parole du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a affirmé que les enquêtes préliminaires ont permis de révéler les parties qui supervisent « les pages suspectes » ayant publié, sur les réseaux sociaux, des captures de conversation fuitées des enquêtes en cours sur l’affaire de complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat. Elle a fait savoir que ces pages, dont le nombre n’a pas encore été déterminé, font désormais l’objet d’enquêtes au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, et ce pour avoir diffusé de fausses nouvelles, divulgué l’identité de personnes protégées, dévoilé des copies de procès d’enquêtes confidentielles, ainsi que pour avoir porté atteinte aux relations diplomatiques de la Tunisie.