En marge de la 33ème session des Journées Cinématographiques de Carthage et les différents sujets controversés s’agissant des apparitions au tapis rouge, de la distribution des invitations et de l’organisation, le Temps News a interviewé Yosr Safi, coordonnatrice du bureau de presse de la récente session des JCC, journaliste et fondatrice de la plateforme médiatique « Bin El Binin », dans le but de mettre en lumière un avis et une évaluation venant de l’intérieur du groupe de travail et des coulisses qui sont moins remarqués par rapport aux interactions du public et des critiques externes. 

Concernant les apparitions sur le tapis rouge largement controversées sur les réseaux sociaux et dans les médias, Yosr Safi a indiqué que la direction du festival et le ministère des affaires culturelles ne sont pas les seuls responsables quant à la distribution des invitations en soulignant que les divers partenaires et sponsors ont aussi une certaine quota et que la sélection de leurs invité est laissée à leur libre choix et à leurs propres critères. 

Quant à l’intention d’organiser les JCC tous les deux ans dorénavant, Yosr Safi a considéré, lors de sa déclaration accordée au Temps News, qu’une décision pareille aura des conséquences graves sur la pérennité du secteur. Elle ne peut que favoriser la migration des cinéastes tunisiens vers d’autres pays. 

Et d’argumenter : « À mon avis, on ne peut pas parler d’une bonne décision à cet égard. On organise les JCC chaque année depuis 2014 et depuis 8 ans, cet événement représente une chance annuelle pour les cinéastes, les réalisateurs et les producteurs de présenter des œuvres et pour des employés de différents domaines et spécialités de travailler et d’assurer des moyens de subsistance. Et automatiquement, la mise en œuvre d’une décision pareille serait donc un feu vert quant à nos cinéastes tunisiens pour aller présenter leurs films dans d’autres pays, et comme ça, les projections en Tunisie seront toujours classées dans les dernières étapes et notre pays perdra sa priorité et son éligibilité d’organiser les projections des avant-premières de diverses productions tunisiennes. Si on veut vraiment entreprendre des réformes relatives aux protocoles, il ne faut absolument pas limiter cet événement culturel et annuler son annualité. Autrement dit, si le ministère des affaires culturelles a des objections et certains soucis par rapport à des sujets liés au protocole, aux invitations et à ce qui s’est passé sur le tapis rouge, il serait peut être plus efficace que le ministère prenne en charge toutes les dépenses du festival pour qu’elle puisse contrôler la sélection des participants, visiteurs et invités », a-t-elle ajouté. 

Photo de Rafik Bouderbala ©️

Ayant assuré des couvertures médiatiques des dernières sessions des JCC, notre interlocutrice a affirmé, en outre, que la mission du journaliste devient totalement différente lorsque la tâche journalistique se transforme d’une activité de terrain en un engagement administratif et médiatique plus profond et plus délicat. 

« Il y a absolument une différence entre l’exercice de la profession du journalisme en marge des JCC et le fait de faire partie de l’équipe de sa direction en tant que journaliste. Au fait, ce que tu peux comprendre au sein de l’équipe et tout au long de la période des préparatifs concernant différents détails à l’instar de la question des invitations. D’ailleurs, faire partie de l’équipe m’a permis de mieux comprendre les coulisses de cet événement et . Finalement une expérience pareille ouvre la voie de l’apprentissage sur plus d’un niveau, y compris la gestion du temps, la gestion des conflits, la bonne communication avec les journalistes malgré la pression. J’ai eu la chance, en outre, de bénéficier d’une sorte d’éducation administrative qui m’a rendu plus compréhensive et patiente », a-t-elle expliqué en ce qui concerne sa première expérience en tant que coordinatrice du bureau de presse de ce festival. 

Rym Chaabani