L’Assemblée générale élective de l’ordre national des avocats de Tunisie se tiendra le 11 du mois courant. Un jour avant, l’agenda tel que fixé récemment par Ibrahim Bouderbala, le bâtonnier sortant, prévoit une assemblée générale ordinaire. Son successeur sera choisi parmi cinq candidats. Pour le conseil, les candidatures sont plus nombreuses avec 39 postulants. Quelques jours après, le même agenda prévoit les élections des chefs et des conseils de sections régionales. Les chefs de sections siègeront automatiquement au conseil de l’ordre.  À première vue, les élections sont trop serrées vu le nombre des candidats. Mais compte tenu des tractations au sein de la profession, la « rivalité » est de plus en plus tributaire des alliances au sein des différents courants idéologiques au sein des avocats.

Traditionnellement, ces alliances varient, mais demeurent tributaires du pouvoir politique en place. Les élections de 2022, ne dérogent pas à la règle. Ces élections sont d’une importance cruciale pour l’ensemble des avocats. D’autant plus que le rôle politique de l’organisation est déterminant dans le pays. L’ordre est membre du Quartet lauréat du Nobel de la paix en 2015. Son rôle était surtout décisif durant les évènements de la révolution et tout au long de la première phase transitoire ayant mené aux élections de 2011. Depuis le 25 juillet, l’ordre affiche son soutien aux processus politique engagé par Kais Saied. Ibrahim Bouderbala, l’actuel bâtonnier affiche déjà son soutien au président de la République. Il faut dire que les élections de l’ordre sont, comme souvent, très suivies du moins par tout pouvoir ainsi que les partis politiques.

Un deuxième tour très probable

Comme souvent, les élections de l’Ordre national des avocats de Tunisie connaissent autant de tractations politiques. De droite à gauche sans oublier la mouvance d’une profession neutre politiquement parlant, les négociations n’ont pas manqué et les alliances ne font pas défaut. Car, au sein de la profession, ces élections sont également décisives. Pour la mouvance islamiste, c’est une occasion de soutenir un bâtonnier qui n’affiche pas son hostilité aux islamistes, Ennahda principalement. Cette mouvance, qui affiche son opposition à l’actuel bâtonnier annonce, par ailleurs, son soutien à l’un des candidats qui s’annonce à son tour contre le processus politique engagé depuis le 25 juillet 2021. Pour la famille des nationalistes arabes, le constat diffère et converge vers une opposition contre le candidat supporté par les islamistes. Les tractations se poursuivent pour annoncer en faveur de qui une bonne partie des « nationalistes », va voter. L’autre parti a déjà annoncé son candidat préféré. Le même constat est valable auprès de la gauche.  Alors que ,  pour courant dit « indépendant », les avis diffèrent mais convergent  vers un rejet du candidat supporté par les islamistes. D’après les informations recueillies, il serait difficile d’élire le nouveau bâtonnier sans passer par un deuxième tour, bien que ces informations évoquent plus de chances pour l’actuel secrétaire général de l’ordre. En tout cas, le bâtonnat se joue entre trois principaux candidats à savoir, Hatem Mziou l’actuel secrétaire général, Boubaker Bethabet ancien candidat au bâtonnat ainsi que Mohmed Hedfi l’actuel président de la section régionale de Tunis. Une section qui regroupe 4758 avocats. C’est la section la plus importante parmi les autres sections. C’est autour de ladite section que se décideront les élections. Les autres sections ne manquent pas d’importance également, même avec un nombre plus réduit d’avocats. De coutume les avocats exerçant dans aux régions votent en bloc. Leurs voix sont souvent convoitées par les différents candidats au poste du bâtonnier. D’ailleurs, les compagnes électorales des principaux candidats ont démarré depuis les régions.

Zied DABBAR