Le flou persiste-t-il autour de l’économie tunisienne ? L’économie tunisienne verra-t-elle enfin le bout du tunnel ? L’inflation confirme sa tendance haussière en augmentant encore une fois pour atteindre, selon l’INS, le taux de 8,2% après 8,1% en juin. Les négociations avec le FMI suscite des avis mitigés, entre ceux qui assument que les négociations se trouvent devant une impasse et ceux qui voient qu’elles sont sur la bonne voie. L’engagement du FMI à appuyer la réforme du système fiscal tunisien, réitéré par l’expert international spécialisé en politique budgétaire auprès du FMI Patrick Petit, présente, pour certains, une lueur d’espoir. Une « grande » réforme fiscale présentée par le gouvernement tunisien comme « salvatrice ». Tour d’horizon.

Lors d’une rencontre, jeudi, avec la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, Patrick Petit a mis en effet l’accent sur la volonté exprimée par les différentes parties tunisiennes intervenantes de développer le système fiscal afin de booster le climat d’investissement, renforcer les ressources de l’Etat et améliorer le positionnement de la Tunisie sur la scène internationale en tant que site attractif pour les investissements. Au cours de son intervention, la ministre Nemsia a exprimé l’engagement de la Tunisie de poursuivre la réforme du système fiscal, de mettre en place des mécanismes adéquats afin de simplifier le système fiscal et de concrétiser le principe de justice et élargir l’assiette. Il s’agit, en outre, de moderniser l’administration fiscale et généraliser la numérisation des services destinés aux contribuables.

Nemsia a souligné, que toutes ces mesures aideront l’entreprise à accomplir son devoir fiscal avec la rapidité et l’efficacité requises et contribueront à améliorer les ressources propres de l’Etat, à améliorer le climat des affaires et à lutter contre l’évasion fiscale et l’économie parallèle. A noter que l’expert international spécialisé en politique budgétaire auprès du FMI effectue une visite de travail à Tunis dans le cadre du programme de coopération technique entre la Tunisie et le FMI pour réformer le système fiscal lequel s’inscrit dans le cadre du programme de grandes réformes du gouvernement tunisien.

Interrogé par Le Temps News, l’économiste Ridha Choukandali explique que « certes la Tunisie a commencé à surmonter la crise financière mais elle n’a pas réussi encore à sortir de la crise économique mais on a besoin d’une politique économique claire ». Pour les négociations avec le FMI, Choukandali a estimé que le FMI signera l’accord de 4 milliards de dollars mais elle accordera ce prêt en tranches, selon ses dires . « Le changement politique qui a eu lieu ces derniers jours va mener à son tour à un changement sur le plan économique. Avec la nouvelle constitution, les partis politiques ne peuvent plus contribuer à la formation du gouvernement donc ils ne présentent pas un risque pour la durabilité du plan économique du président de la République ».

Le ministre Samir Saïed, avait annoncé, le 4 juillet, le démarrage officiel des négociations avec une délégation du FMI qui sera en Tunisie pendant deux semaine. Parallèlement, tous les yeux sont braqués, durant cette période, sur les indicateurs économiques. L’agence de notation Fitch Ratings avait souligné, le 28 juillet 2022, que la Tunisie est désormais en mesure de conclure un nouvel accord avec le FMI, sans qu’il n’y ait consentement préalable avec l’UGTT, étant donné que la nouvelle constitution qui vient d’être adoptée permet de fournir, a-t-elle dit, une « base plus solide pour les élections législatives ». Selon Fitch, cet accord devrait être conclu avant la fin de cette année, ajoutant que les divergences entre le gouvernement et l’UGTT pourraient néanmoins « constituer encore des obstacles à la conclusion de cet accord ». 

Entre la frustration et l’ambition varient les sentiments des Tunisiens sur les réseaux sociaux et dans les micros trottoirs. La balle est-elle dans le camp du FMI ? Dépend-elle des réformes que le gouvernement tunisien avance comme « salvatrices » ? Dans tous les cas, le résultat des concertations ne va pas seulement influer la  situation économique de la Tunisie mais la situation générale du pays.

Ghada DHAOUADI