Dimanche soir, et 30 minutes après le lancement de son spectacle dans le cadre de la 42ème édition du Festival international de Sfax, Lotfi Abdelli a été empêché de continuer son jeu à plusieurs reprises suite à un mécontentement d’un certain nombre de policiers. Selon les témoignages, cette colère serait due à des insinuations concernant le président Kais Saied et d’autres ont supposé qu’une part des agents de police ont considéré qu’ils ont été visés. 

Après quelques négociations déroulées avec quelques agents de la police, Lotfi Abdelli, toujours sur scène, a déclaré que les responsables sécuritaires lui ont dit qu’il pouvait continuer son spectacle en toute sécurité. En saluant la garde et la sécurité nationales, il a indiqué, en outre, que seulement quelques éléments sont responsables de cet acharnement. 

Entretemps, des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux ont clairement montré un homme habillé en civil en train de l’insulter et empêché à peine par des policiers de monter sur scène. Des vidéos filmés par les spectateurs et des personnes présentes sur place ont montré, entre-autres, lotfi Abdelli en train de s’expliquer puis en train d’adresser un message probablement à la personne qui l’a menacé en disant : « Viens m’agresser si tu veux, mais ça va représenter une honte pour la Tunisie ».

Avant de quitter la scène, Abdelli a filmé une vidéo avec son public en soulignant qu’ils n’ont pas quitté jusqu’à la dernière minute. « C’est le public de Sfax ! Faisons que l’histoire se rappelle que personne n’a quitté Ça pourrait être mon dernier spectacle en Tunisie… Où es tu Kais Saied ? », a-t-il ajouté. 

 Après avoir quitté la scène, Abdelli a publié deux textes sur compte Facebook indiquant qu’il est en danger et qu’il est recherché. « Je suis en grand danger, je le jure qu’Allah me protège », a indiqué l’une de ses publications. 

Pour sa part, le Vice Président de la LTDH Bassem Trifi a considéré à travers une publication sur son compte Facebook que « la censure exercée par la police est une atteinte à la libertés d’expression et à la liberté d’opinion, de pensée, de presse et de publication garanties par la Constitution de 2022.

« Loin du contenu présenté sur scène, ce qui s’est passé est un dangereux précédent, lorsqu’un groupe d’agents de sécurité armés décide de ce qui peut être présenté et de ce qui est rejeté et passe à l’interdire, sache, mon ami, que tu es toujours dans l’état policier », a indiqué un extrait du texte publié par Bassem Trifi. 

D’autre part, un nombre d’activistes originaires de Sfax ont appelé sur les réseaux sociaux la LTDH à intervenir afin de mettre fin à des accidents similaires dans la région, tout en rappelant de ce qui s’est passé avant deux jours conjointement avec le concert de Balti. Et alors que beaucoup ont considéré que la manière de Lotfi Abdelli est provocante, une part des internautes ont tenu à souligner que le rôle des agents de la police est de veiller sur la sûreté de tout le monde et non pas d’évaluer le contenu des œuvres artistiques ou de les interdire. 

Dans le même contexte, un texte publié vers 03:00 sur la page Facebook officielle du Syndicat national des forces de sécurité intérieure a mentionné que tout ce qui s’est passé est « le résultat d’une œuvre d’art décadente qui touche à la dignité de tout Tunisien ».

« Ce qui s’est passé à Sfax aujourd’hui est un ciblage de l’institution sécuritaire et une incitation systématique pour attaquer la sécurité… », a indiqué la même publication publiée par le SNFSI.

Rym