La Coordination des diplômes du supérieur sans emploi a appelé, lors d’une conférence de presse, le président de la République, Kais Saïed, à accélérer la publication d’un décret présidentiel garantissant l’emploi au sein de la fonction publique des chômeurs de longue durée parmi les titulaires de diplômes universitaires en remplacement de loi n° 2020-38 du 13 août 2020, portant dispositions dérogatoires pour le recrutement dans le secteur public dont le chef de l’Etat a refusé l’application. C’est ce qui a été rapporté par l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP/officiel).

La représentante des diplômés au chômage, Yousra Naji, a appelé à la nécessité de répertorier les postes vacants sur tout le territoire de la République par un comité nommé par le Président de la République et un représentant des titulaires de diplômes supérieurs pour assurer la transparence, en plus de l’élaboration d’une plateforme qui classe cette catégorie selon l’âge et l’année d’obtention du diplôme et qui détermine leur nombre dans les différents gouvernorats de la République.

Un sit-in de protestation, le 26 juillet

Elle a, par ailleurs, déclaré que les titulaires de diplômes supérieurs organiseront le 26 juillet en cours, un sit-in de protestation pour revendiquer de poursuivre en justice les personnes recrutées dans le cadre de l’amnistie législative générale au cours de la dernière décennie et celles dont les diplômes sont falsifiés, lit-on de même source.

Le ministre de l’éducation, Fathi Sellaouti, a assuré, au mois de mai dernier, que le taux de chômage est assez élevé chez les diplômés du supérieur. 30% d’entre eux sont, en effet au chômage. Comment est-il possible de sauver le pays de sa crise actuelle et espérer un avenir meilleur sachant que des milliers de jeunes diplômés sont encore au chômage ? Après on se demande pourquoi le phénomène de l’exode des cerveaux prend de plus en plus de l’ampleur. Ces jeunes diplômes pleins d’ambitions et d’énergies, se trouvent contraints de chercher des opportunités de travail à l’étranger, où ils ont plus de chances de trouver un travail qui correspond au mieux à leurs compétences et surtout bien rémunéré. Partir à l’étranger est devenu le rêve de tous les jeunes diplômés, toutes catégories sociales confondues, que ce soit d’une manière légale ou illégale.

Quand le mal appelle le mal

Une autre conséquence du chômage auprès des jeunes, est l’augmentation du taux de criminalité, et de violence. Certains jeunes, face aux situations de désespoir et surtout ceux qui vivent déjà dans la précarité, succombent facilement au piège de la délinquance. Le chômage a certes de lourdes conséquences sur nos jeunes. Il est primordial de porter plus d’intérêt à ce problème persistant. Beaucoup de solutions peuvent être entreprises pour atténuer légèrement ce phénomène. Notamment, la valorisation de la formation professionnelle, qui permettra à plusieurs diplômés de s’intégrer dans une entreprise privée ou bien ouvrir leurs propres projets pour éviter le chômage.

Il faut donc comprendre qu’en ce cas de figure, l’Etat doit absolument y pourvoir, pour endiguer le phénomène. C’est un pari qui est certes difficile à tenir, mais qu’il faudra pourtant relever pour ne pas hypothéquer plus qu’il ne l’est déjà, l’avenir des générations futures.

Leila SELMI