Le coronavirus n’a épargné aucun secteur. Un nombre important d’artisans du gouvernorat de Bizerte ont fermé boutique. Et les professionnels des deux sexes que compte le domaine sont livrés à eux-mêmes, leur situation étant extrêmement préoccupante. La sonnette d’alarme a été tirée depuis longtemps sans qu’aucun responsable ne lui ait prêté attention.

Dans ce contexte, Salwa Chakroun, membre du bureau exécutif de l’UTICA Bizerte chargée de la présidence de la commission de l’industrie artisanale, avait, maintes fois, prévenu de la dégringolade d’un secteur aux pieds d’argile qui vibre au rythme des phénomènes menaçant sa pérennité : contrefaçon, trafic illicite, manque de ressources financières et ateliers artisanaux qui saignent encore à blanc. Un constat qui pèse lourd sur l’écoulement du produit, au risque de pousser des milliers d’apprentis et petits artisans au chômage technique.

Salwa Chakroun et ses collaborateurs, dont Ridha Sahbani, représentant local de l’UTICAB à Sejnane, ont proposé, dans ce cadre, une réunion avec le gouverneur de la région, Samir Abdellaoui, pour mettre tous les problèmes sur la table. Cette importante réunion a été présidée hier par le gouverneur en présence de nombreux responsables ainsi que les représentants des différents métiers artisanaux, qui n’ont pas hésité à lui exposer les difficultés auxquelles font face les artisans, mettant à nu les maux de la profession, notamment d’ordre économique et social : approvisionnement en matières premières, formation des compétences, conditions d’exposition pour la vente et la commercialisation des produits, etc.

Par ailleurs, le nouveau projet du village artisanal jouxtant le vieux port, qui fait partie du circuit touristique, et dont le coût s’élève à plus de 600 mille dinars, a été largement discuté, comme celui du projet de « Sejnane village artisanal », qui devrait donner un nouvel essor à la traditionnelle poterie de Sejnane qui a été classée sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco le 29 novembre 2018, mais qui bute encore sur un litigieux problème foncier.

La réaction du gouverneur a été immédiate. Il a chargé Nahla Moumen, responsable des Affaires foncières au siège du gouvernorat, de se pencher sur cet important dossier foncier litigieux, tout en assurant le soutien du conseil régional à la résolution de certains problèmes exposés soit au niveau local, régional ou même national.

                                                                                              Larbi MDAISSI