Depuis plus d’une semaine, on n’entend parler que des négociations entre l’UGTT et le gouvernement. Sur les réseaux sociaux, les Tunisiens parlent d’une crise et d’une « impasse » dans laquelle se trouve la situation politique du pays.

La réunion d’hier entre le gouvernement et l’UGTT avait été considérée comme étant une lueur d’espoir pour certains analystes qui ont estimé que cet entretien allait  mettre fin au « conflit » entre les deux parties .

La réunion entre la délégation du gouvernement et la délégation du bureau exécutif national de l’UGTT a duré cinq heures de 16h.30 jusqu’à environ 21.30h mais elle  n’a  pas abouti à un accord, selon « Echaab news ». La grève générale dans la fonction publique du 16 juin est, donc, maintenue.

De sa part, le gouvernement n’a rien publié concernant « les coulisses » de cet entretien et observe encore le silence absolu.

Pourquoi la séance de négociation d’hier n’a-t-elle  pas réussi? Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Slaheddine Selmi a répondu à cette question, lors de son intervention sur les ondes de Shems FM le 14 juin 2022, en précisant que les deux parties s’étaient, un premier temps,  mises  d’accord sur le retrait du circulaire 20 mais que  la délégation gouvernementale a changé d’avis.

« Une mascarade ! » C’est, ainsi, que Selmi a qualifié la séance de négociations entre le gouvernement et l’UGTT. Et d’ajouter  que « ce n’est pas sérieux ».

« Il n’y avait pas d’harmonie entre les membres de la délégation gouvernementale », a précisé Selmi.

Rappelons que lors d’un meeting syndical organisé samedi au Palais des Congrès, Taboubi avait indiqué que la grève générale du 16 juin a été décidée par la centrale syndicale pour avertir le gouvernement concernant la situation des travailleurs dont le pouvoir d’achat ne cesse de se détériorer. « L’UGTT n’hésitera pas à user de tous les moyens pacifiques pour défendre les droits des travailleurs »,  avait martelé Taboubi.

Les revendications de l’UGTT consistent  en ces points :

  • retrait du circulaire n°20
  • Elaborer tous les accords conclus
  • Démarrer les négociations sociales  au titre des années 2021-2022-2023
  • Réformes au sein des institutions publiques et s’opposer à leur privatisation
  • Annuler la contribution sociale de solidarité de 1% au profit des caisses sociales
  • Finaliser les négociations relatives aux agents du secteur public

A noter que la circulaire 20 du 9 décembre 2021,relative aux négociations avec les syndicats a été rejetée, maintes fois, par la centrale syndicale, depuis plus de six mois.

« L’application de cette circulaire va détruire un parcours de dialogue et va engendrer des grèves et des tensions au niveau du climat social. », avait  indiqué le porte-parole  de l’UGTT Sami Tahri le 16 décembre 2021 dans une déclaration accordée à l’agence TAP.

La publication de cette circulaire un élément déclencheur  de grèves avant d’entamer des négociations ce qui bloque le travail du ministère des affaires sociales qui a un rôle de conciliation, selon la même source.

L’UGTT menace d’escalade si le gouvernement ne répond pas à ses revendications. Le blocage des négociations entre les deux parties rend la situation politique plus floue et plus compliquée surtout avec le refus de la centrale syndicale de participer au  dialogue national et la grève des juristes.  Les observateurs ont peur que, dans les prochains jours,  que des « missiles  » soient lancés et le terrain sur lequel marchent les politiciens et les dirigeants tunisiens soit plus miné que l’on croit!.

 

Ghada DHAOAUADI