Doué et passionné par la peinture depuis son enfance, Mouadh Ben Nasr n’a pas lâché son rêve. Après différentes expériences professionnelles, il franchit le pas et décide de lancer son propre projet.

Aujourd’hui, et à l’âge de 34 ans, il est propriétaire d’un espace incluant un club de peinture pour enfants et adultes, et un atelier décoré par une collection de ses propres tableaux exposés soit pour la vente ou travaillés sur commande.

Le démarrage

Interviewé par Le Temps News, Mouadh Ben Nasr a déclaré que tout a commencé lorsque sa professeure de dessin au collège lui a dit qu’il doit choisir les Beaux Arts comme spécialité, une fois arrivé à la faculté.

Ensuite, il a travaillé en parallèle avec ses études, jusqu’à ce qu’il a obtenu son diplôme en architecture d’intérieur. Le premier boulot était une mission de peinture murale dans un local de photographie, ensuite, la même mission s’est répétée dans les jardins d’enfants.

« Au début, j’ai commencé à m’investir dans le domaine de la construction en tant que peintre en bâtiment. Mais j’avais toujours l’impression que quelque chose lui manquait.» a-t-il indiqué. Ce sentiment l’a motivé, selon ses dires, pour suivre son véritable rêve et pour lancer son projet actuel. 

Le défi pendant la crise du Covid-19

Après seulement deux mois, la crise sanitaire a imposé un confinement général mais, vu que son atelier était à côté de son domicile, il n’a pas dépassé les trois jours pour décider de faire avec la situation.

Soulignant que son activité quotidienne sur les réseaux sociaux l’a aidé à reprendre le travail et même à vendre plusieurs tableaux, il nous a raconté comment il lançait souvent des directs sur sa page « Mouadh Déco » pour partager avec ses amis et ses followers les coulisses de la peinture de ses tableaux. Il a considéré, dans le même contexte, que cette initiative avait aussi un impact positif sur les personnes qui suivaient ses vidéos et à quel point ça les aidait à sortir de la routine et de l’état d’angoisse dû à la pandémie.

À une époque où la majorité des commerçants et des entrepreneurs traversaient une crise économique, Mouadh a pu sauver son projet et a réussi à surmonter le risque de faillite et des grandes pertes financières.

Le succès

Son activité sur les réseaux sociaux, a permis à son désormais nouveau surnom « Mouadh Déco » de circuler et d’être connu davantage. Cette « gloire » lui a offert aussi une chance de participer en tant qu’architecte à l’émission et faire partie de son équipe à plusieurs reprises.

Après la diffusion des épisodes dans lesquels il a participé, plusieurs célébrités l’ont contacté dans le but de bénéficier de ses services décoratifs. Entre-temps, il est toujours demandé par les propriétaires de divers projets (cafés, jardins d’enfants, salons de thé ) pour s’occuper de la décoration de leurs espaces et locaux.

Il convient de noter que juste après les tableaux, son service classé le plus recommandé, récemment, est la décoration des chambres des enfants.

Il ne rate pas l’occasion, en outre, pour participer dans différents salons et expositions dans le cadre de la foire internationale de Sfax par exemple ou celle du Kram. 

Plus qu’un projet, un refuge où le rêve n’a pas d’âge

Mouadh Ben Nasr nous a confié, lors de cette interview, qu’il est entrain d’atteindre une sorte d’autosatisfaction en offrant l’opportunité aujourd’hui aux enfants de pratiquer leur passion.

« Quand j’étais enfant, je ne suis jamais allé dans un club et c’est pourquoi que je sente maintenant cette autosatisfaction en assurant un espace d’apprentissage pour les enfants. Ici, il ne s’agit pas d’une catégorie d’âge en particulier mais vous pouvez trouver, par exemple, une dame de soixante ans qui a décidé d’être parmi nous et d’apprendre la peinture pourtant qu’elle n’a jamais utilisé le pinceau auparavant » a-t-il déclaré.

Un message pour tous ceux qui ont un don et un rêve à réaliser

Ce jeune a défié les stéréotypes considérant qu’on ne peut pas vivre de l’art, et a prouvé qu’on peut vivre de n’importe quelle profession que nous aimons vraiment, il suffit juste d’essayer et de persévérer.

Rym CHAABANI