Le Président Saïed a eu, ce jeudi 31 mars, deux entretiens téléphoniques, protocolaires à première vue, respectivement avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, président d’Egypte, et celui d’Algérie voisine, Abdelmajid Tebboune.

Officiellement, les deux appels téléphoniques ont été l’occasion pour Saïed d’échanger ses vœux pour le Ramadan avec ses deux homologues, et… « amis », serions tentés de conjecturer.

Bien entendu, et indépendamment de l’aspect protocolaire de la chose, notons quand même que le choix d’appeler, précisément Tebboune et Sissi, n’est en aucun cas anodin. Les affinités entre Saïed et ses deux homologues ne sont plus à démontrer. Après, reste à savoir, bien sûr, si Saïed s’est contenté d’échanger les vœux, ou s’il avait profité de l’occasion pour se livrer à « ses deux amis », serions-nous tentés de présumer, sur sa récente décision de dissoudre le parlement. Ghannouchi, les frères musulmans, régimes présidentiels, conjonctures économiques, sympathies mutuelles, affinités réciproques sont autant de sujets que l’on pourrait imaginer au centre de ce double appel téléphonique.

Spéculatif ? Eh bien, si l’on s’y penche, en effet, de plus près, on notera quand même que le communiqué de la Présidence tunisienne s’est montré un peu plus « bavard » que son homologue algérienne (un détail relevé en premier, honnêteté oblige, par nos confrères de Business News). Laconiques, les communiqués respectifs des présidences, algérienne et égyptienne, se contentent, faut-il le signaler, de notifier l’échange de vœux à l’occasion du Ramadan, alors que le communiqué de Saïed s’est quand même pris la peine de « disserter » sur des histoires de « volonté commune » et de « principes et fondements partagés » entre la Tunisie et l’Algérie.

Révélateur ? Libre à nous, en effet, d’imaginer les non-dits. Et… d’en faire tout un plat, tant qu’on y est. Ramadan oblige !

S.B.Y