L’artiste photographe Kaïs Ben Farhat présente, actuellement, à la galerie Saladin de Sidi Bou Saïd sa nouvelle exposition personnelle « Vie de chien », qui met en image des chiens errants rencontrés çà et là, alors qu’il parcourait les rues de la ville en prenant des instantanés qui laissent une forte impression à ceux qui les voient. Oui, en fait, il capturait ses sujets parmi ces chiens en vadrouille dans les rues de la ville, dans les banlieues, sur la plage, dans les espaces déserts, dans les agglomérations, voire dans les décharges publiques.

A l’affût du détail

Au cours de ses promenades, l’artiste-photographe était à l’affût du détail qui mérite d’être immortalisé. Trente photos émouvantes de diverses tailles représentant des chiens errants, filmés dans tous leurs états, tantôt solitaires, tantôt en meute ou encore en duo ou en trio, tous aux corps chétifs et aux yeux tristes. Des photos authentiques sans artifice ni truquage, prises directement dans la nature, faites avec beaucoup de soin et de talent. Le choix de photos, totalement en noir et blanc, accentue certainement l’effet d’émotions exercé sur le visiteur qui sortira de la galerie certainement très ému, avec beaucoup de compassion pour ces malheureux animaux.  

« Chien errant » n’est pas seulement des photos à contempler. Il s’agit, aussi, d’un appel à la réflexion autour de ces bêtes, sans toits ni maitres, laissés à leur compte, perdus dans la nature, exposés au froid en hiver et à la chaleur en été, sous l’œil indifférent, hostile et impitoyable d’êtres humains souvent inconscients du sort de ces pauvres animaux, alors qu’ils sont souvent les responsables de leur destin malheureux.

Chiens errants

Cette exposition appelle, également, à incriminer la cruauté de l’homme envers ces chiens devenus parfois sauvages – pourtant dits domestiques – qui auraient vécu autrement s’ils n’avaient pas été abandonnés par leurs maitres ! En effet, ces chiens ont besoin d’une famille d’adoption pour les sauver de cette vie misérable. C’est l’amour des hommes qui les fera vivre. Des photos qui ont l’air de crier : « Arrêter d’abandonner et laisser mourir de soif et de faim ces pauvres chiens ! ». Car, ces animaux méritent d’être bien traités et aimés aussi fort que possible par les humains.

Kaïs Ben Farhat a pris part à différentes expositions collectives. Il a à son actif, par ailleurs, trois expositions personnelles : « La voix de la révolution », en 2011 à la Galerie Le Cap à Gammarth ; « Entre deux mondes », en 2018 à la Maison de l’Image ; et « Catharsis », en 2019 à l’espace Aire Libre d’El Teatro. Il a obtenu le 2ème prix du concours Canon en 2008 ; le 3ème prix concours « Beit El Bennani » en 2017 ; 1e prix du concours de L’Association Chokri Belaid pour la Créativité et les Arts en 2019 ; et 1e prix du concours photographique organisé par la Municipalité de l’Ariana en 2021. Ben Farhat a fait part, aussi, du jury du concours photo organisé par le Club photo de Tunis en 2018, ainsi que celui organisé par l’ATUGE en 2019. Ses œuvres ont été acquises par l’État et par des collectionneurs privés.

« Chiens errants » est la quatrième exposition personnelle de Kais Ben Farhat qui se poursuivra jusqu’au 23 janvier courant.

Hechmi KHALLADI