L’éducation aux médias est devenue une priorité en un temps où les réseaux sociaux nous submergent quotidiennement d’informations et parfois même de fausses allégations. Il y a lieu de séparer le bon grain de l’ivraie  quand il est question d’un flux d’informations qu’il faut  apprendre à gérer. C’est dans cette optique que l’UNESCO organise depuis  2012, la Journée mondiale de l’éducation aux médias,  qui se tient cette année du 24 au 31 octobre.

A cette occasion, l’Institut français de Tunis (IFT), a organisé, samedi, 30 octobre, une journée dédié à l’éducation aux médias sous le thème « Les jeunes et les médias », lors de laquelle plusieurs journalistes, associations, enseignants, formateurs, responsables de différents médias, chefs de projet, lycéens, collégiens, étudiants et autres intervenants ont fait part de leur participation à cette journée et ont échangé autour de cette question.

Dans une allocution prononcée à l’ouverture de l’événement, le directeur de l’IFT, Hubert Tardy-Joubert a mis l’accent sur la nécessité de porter une grande réflexion autour de la question des médias sous le prisme de la jeunesse, étant donné que notre société évolue très vite, avec l’émergence de nouveaux types et supports de contenus, et au vu du flux important d’informations qui parvient au grand public.

Il a ainsi fait savoir que la réalité à laquelle on est confronté, nous met dans l’obligation de renforcer la capacité des jeunes à accéder aux médias, et ce, en développant chez eux un esprit critique qui leur permette de lutter contre la désinformation.« On ne naît pas citoyen, on le devient…On le devient par la capacité à former et à exercer librement son jugement. » a-t-il dit.

Hubert Tardy-Joubert a aussi ajouté que l’éducation à l’information apporte une réponse à une multitude de questions en rapport avec les techniques de recherche de l’information, le tri de l’information et l’usage que l’on en fait.

Les Globe Reporters qui ont pris part à cet événement, ont présenté  leur projet d’éducation aux médias ainsi que leurs productions. La coordinatrice du projet, Rym  Mathlouthi a indiqué que le projet en question s’organise sous forme de correspondances entre des journalistes professionnels et des élèves du primaire au secondaire.

« Pour chaque campagne, les élèves choisissent les thèmes et les sujets sur lesquels ils aimeraient travailler. Ils préparent les interviews en posant les questions et en identifiant des interlocuteurs éventuels. Ensuite, ils envoient leurs questions aux journalistes partenaires. Les journalistes, envoyés-spéciaux, sont ensuite chargés de trouver les interlocuteurs sur le terrain, de poser les questions des élèves et de leur envoyer la matière brute pour que les élèves fassent leur propre production journalistique avec l’enseignant ».a-t -elle fait savoir.

Une première table ronde portant sur le thème « Pourquoi apprendre les médias à l’école ? » a également été organisée en marge de cette journée. La présidente de l’Association « Konsadiki », Kaouther Klibi, accompagnée de deux enseignants qui animent respectivement un club d’éducation aux médias, ont participé à cette table ronde.

Les enseignants du club, par ailleurs, des passionnés par les médias au sens large, ont partagé leurs expériences et ont évoqué les défis auxquels ils ont été confrontés, pour enrichir les connaissances des jeunes en matière de journalisme.

Ils estiment que ces clubs permettent aux jeunes de s’initier à ce domaine, de s’exprimer librement et de développer un esprit critique.

L’objectif est de « préparer le citoyen de demain » et de « l’apprendre à réfléchir. »

« L’ultime but étant de les apprendre à mieux consommer l’information et combattre les rumeurs qui peuvent finir en échauffourées. », ont avancé les enseignants et membres de l’Association.

Trois reportages réalisés par trois jeunes, faisant partie du média « Les Hauts parleurs » ont été, par la suite, projetés.

Les trois reporters francophones ont partagé leurs expériences avec les participants présents.

D’autres professeurs de différents collèges et enseignants de l’IPSI qui animent des clubs de presse francophone ont aussi présenté le travail qui a été élaboré par une équipe de jeunes élèves du primaire au secondaire. Les professeurs qui se sont intervenus ont mis l’accent sur l’importance de la langue française pour les jeunes et l’évolution de ces derniers au niveau de la rédaction de contenus en langue française.

Ils ont passé en revue un journal dans lequel des articles, reportages, portraits… ont été écrits par les jeunes. Les professeurs ont de ce fait suivi et accompagné ces élèves au niveau de la rédaction, choix des sujets, prise de l’angle….

Linda Megdiche