Les Actes du colloque international « Il y a deux  cents ans, naissait Gustave Flaubert » viennent de paraître aux Editions Latrache. La rencontre s’était tenue en deux journées les 6 et 7 avril derniers à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Manouba et à l’Institut Supérieur des Sciences Humaines de Jendouba. Dans la vie des Universités tunisiennes, c’est un événement à part, un vrai record, dans la mesure où cinq mois seulement ont suffi pour la tenue du colloque, la collecte des communications, leur évaluation et leur publication ! A l’heure où d’autres rendez-vous scientifiques sont soit annulés, soit reportés, soit retardés indéfiniment dans la publication de leurs travaux, il s’git là d’une gageure, et d’un pari courageusement réussi.

L’élégant ouvrage réunit, en plus de l’avant-propos et d’un article d’introduction intitulé « Pourquoi Flaubert aujourd’hui? », dix-huit réflexions originales sur l’auteur de Madame Bovary et son œuvre. Les participants s’y interrogent sur ce qui, en 2021, reste de Flaubert l’homme, l’écrivain et le penseur. On y parle entre autres de Flaubert à l’ère du Covid-19, de l’héritage flaubertien dans la production littéraire d’aujourd’hui, de Flaubert au cinéma, du bovarysme « moderne », des pensées politiques de Flaubert et de leurs échos en ce début du troisième millénaire.

Plusieurs « spécialistes » de l’œuvre flaubertienne (tunisiens et étrangers) ont diversement pris part à cette première célébration mondiale du bicentenaire de l’ermite de Croisset : parmi les noms tunisiens, on retiendra surtout ceux de Badreddine Ben Henda (coordinateur du colloque), Ali Abassi, Arselène Ben Farhat (membres du comité scientifique), Hassan Bkhaïria et Kamel Hamdi (participants). Du côté des invités étrangers, on citera Eric Le Calvez, Thierry Poyet, Biagio Magaudda, Moulay Youssef Soussou, Bouna Faye (participants), Yvan Leclerc, Alain Vaillant, Francis Lacoste (du comité scientifique). De jeunes familiers de Flaubert et du XIXème siècle ont également participé au colloque dont principalement Mongia Abidli, Raoudha Barhoumi, Karama Torâa, Rim Taga Sayedi et Ahlem Ayadi.

L’ouvrage n’oublie pas non plus de rendre hommage aux brillants étudiants Insaf Khmaissia, Eya Rezgui et Iyed Mougou qui ont clôturé les travaux du colloque avec une belle surprise théâtrale : un sketch très inspiré poétiquement sur Emma Bovary et la lecture. Un album photo très coloré en rend compte aux dernières pages du livre et résume en images les moments forts de la rencontre à Manouba et à Jendouba.

Abou Rabii